Je me réveille de ma sieste et me force à sortir pour trouver à manger. Il est bien trop tard, Bangkok s’est déjà couché. Il me faut comprendre que même dans une capitale de 20 millions d’habitants, manger à 22h, c’est un peu tard. Je ne trouve rien d’ouvert et retourne bredouille à mon auberge. Me voilà en train de commander à manger, quelle tristesse.
Ayant dormi toute l’après-midi, je suis incapable de trouver le sommeil avant 6h du matin et j’oublie de mettre un réveil ce qui fait qu’en début d’après-midi, j’émerge comme une fleur et me force à me bouger.
Je vais voir le temple Wat Arun et tente de m’habituer à la conduite à gauche. Je manque de me faire renverser quelques fois mais trouve qu’il reste plus facile de traverser à Bangkok qu’en Iran. Je visite quelques temples au hasard et vais manger tôt, pour ne pas me retrouver embêtée comme la veille.
Une nouvelle insomnie me guette et je m’endors à nouveau autour de 6h du matin. Cette fois, mon réveil me tire du lit vers 11h et je me prends la journée pour me renseigner sur la Thaïlande et réserver des billets de train. Après avoir changé d’avis à cause de la météo (voulant au début me rendre sur l’île de Koh kood), je décide de prendre le train de nuit pour Chiang Mai. Seule la troisième classe est disponible (c’est un voyage qui dure treize heures) ; ça va être sympa. En fin de journée, je pars à Chinatown. Je suis épuisée des odeurs immondes qui m’entourent et un peu étonnée de voir un type pisser au milieu de la foule. Je m'arrête au hasard des temples et erre dans ce quartier gigantesque.
Je me trouve finalement un restaurant. Un français, la quarantaine, me fait la discussion. Il est accompagné d’une thaïlandaise bien plus jeune et d’un autre type tout aussi accompagné. J’aime pas trop ce que je pense voir. Il est toutefois très sympa et partage sa bouteille de vin avec moi. C’est du vin français qui a du lui coûté un PIB, ce Pomerol ne devant pas même être bon marché en France. Ils prennent l’apéro avec du pain et du fromage français et me partagent ce trésor. Je suis aux anges et je mange mon pad Thai végétarien accompagné d’un excellent Bordeaux : que demande le peuple ?
Je quitte mes nouveaux amis et rentre en bus à mon auberge - après avoir découvert une application miracle qui explique le réseau de transports publics. Je suis la seule étrangère et - comme tout le monde - je descends quand le bus est en mouvement ; pas de temps à perdre ici.
J'ai une dernière journée à Bangkok avant d’aller au Nord. Je rencontre une genevoise à l’auberge qui me pose beaucoup de questions sur l’Iran.
Elle fait des remarques franchement racistes et je dois m'empêcher de débattre avec elle de l’interdiction de la burka - sachant que c’est peine perdue que de la convaincre de l’absurdité de cette loi. Elle me conseille des temples dans le nord : ça me donne pas envie d’y aller. Je prends sur moi quand elle me parle de la Thaïlande et de comme “on” [la communauté internationale] devrait les forcer à scolariser les enfants. J’essaie de lui expliquer que le néocolonialisme c’est pas top et que les conventions internationales c’est mieux ; pas sure que ça ait fait son chemin jusqu’à elle. En plus, la scolarisation des enfants thaïlandais ne me semble pas poser problème.
Le soir, j’ai le mega blues. Je suis tellement reconnaissante de tous ces amis et proches qui prennent des nouvelles de moi. Un petit call avec Coline et Amandine me remet d’aplomb. L’idée de rejoindre Coline au Moyen-Orient fait son chemin. Avec le tampon de sortie d’Arménie (frontière d’Iran), je risque de me voir faire refuser l’entrée en Israël, mais la Jordanie ou l’Égypte me sont grandes ouvertes.
Le lendemain, je fais le checkout et profite de ce dernier jour à Bangkok pour voir le temple Wat Pho. Tu sais, c’est ce grand Bouddha couché ! Un type s'incruste sur ma photo et me pose pleins de questions. Il vient des Philippines. Il disparait soudain aussi mystérieusement qu'il est arrivé.
Je passe la fin de la journée à me balader et visiter le marché aux fleurs (trop beau !) et le soir, me dirige vers la gare pour prendre le train de nuit - j’ai peur de ce qui m’attend, pitié, pas de banquette en bois !
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