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Photo du rédacteurLouise Perriard

La douce Luang Prabang

Dernière mise à jour : 9 janv. 2023

On atteignit finalement le village d'arrivée et on jeta un œil à l'école - vide, car c'était le week-end. L'accès à l'école était obstrué par une sorte de petite barrière qu'il fallut escalader - pour éviter que les vaches ne se retrouvent dans les salles d'écoles. Comme une photo vaut mille mots...je vous laisse guigner à votre tour dans cette école.





Notre chauffeur nous récupéra ensuite pour nous emmener faire un dernier arrêt dans une fabrique de tissus en soie et en coton. Nous eûmes droit à une démonstration (et maman essaya aussi, avec quelques difficultés d’abord).






On rentra ensuite à l’hôtel et on dénicha notre souper au night market, souper uniquement constitué de sucre : des fruits et du sticky rice. Le lendemain matin, nous embarquerait dans le train pour rejoindre papa à Luang Prabang. Le train laotien est une construction du gouvernement chinois, il s’agit d’une concession mais le gouvernement chinois semble tirer bien plus profit de cet arrangement que le gouvernement laotien, j’en ai pour preuve le fait que la Chine reprend la terre des tunnels creusés au Laos, pour en extraire or et diamants… C’était le train que l’on prenait. La gare était à l’extérieur de la ville (en effet, la Chine ne l’a pas construite pour les revenus des voyageurs, mais bien celui des marchandises) et un taxi nous y emmena, accompagnées du couple de néerlandais rencontrés dans la jungle. La gare et toutes les instructions étaient d’abord en mandarin, avant d’être traduites en lao, ce qui avait de quoi surprendre. Ah, le néocolonialisme…!


Là on retrouva papa qui nous attendait à l'hôtel. Notre bout de famille réuni, nous nous reposâmes avant d’aller découvrir la tranquille ville de Luang Prabang, ainsi que ses restaurants. Le charme de cette jolie ville nous plut tout de suite.


Nous nous baladâmes dans les rues, visitâmes autant de temples que nous bûmes de cocktails et l’on se promena sur les romantiques bords du Mékong, ce beau fleuve dont Marguerite Duras nous avait tant parlé. Ce fleuve ne pouvait nous lasser, lui qui avait su inspirer la littérature française et l’argot militaire français, l’ais-je appris sur Wikipédia (« remonter le Mékong » signifie se remémorer, avec un camarade, des souvenirs anciens, des expériences communes, que les plus jeunes ne peuvent pas connaître. Cette expression date de la guerre d’Indochine (1946-1954)).




















Nous visitions la ville sur nos vélos, traversions le pont pour les deux roues et nous nous glissions dans la circulation laotienne que le chaos caractérisait. Un pont de bambou et quelques boutiques plus tard et l’on se retrouva à nouveau au bord du Mékong, un cocktail à la main.


















Un jour, nous posâmes nos vélos à l’entrée de la ville et c’est comme ça que nous découvrîmes le soir que, lorsque le marché de nuit était ouvert, la circulation était bloquée et parquer sur la route interdit. Les employés de la ville eurent la délicatesse de ne pas bouger nos vélos et nous laissèrent la douce honte de les reprendre au milieu des stands.


Le lendemain, nous partîmes pour une journée de découvertes, mais d’abord, il nous fallut passer à l’office du tourisme après l’échec de la veille (c’était fermé). En effet, nous avions reçu pour tâche de donner une lettre à l’un des employés de l’institution de la part d’une amie en Suisse. Autant vous dire que si « ouvert » veut dire quelque chose en Suisse, ce n’était pas le cas au Laos. L’Office avait beau avoir les portes ouvertes, l’endroit était désert. On remit donc cette tâche à plus tard.


La dictature communiste laotienne se fait timide pour le touriste naïf, pourtant, les drapeaux frappés du marteau et de la faucille devraient éveiller les soupçons, tout comme ces banderoles rouges ravissantes « public security forces must be resolute, définit, transparent, professionnel in solving drug problems ». Ce n’était qu’un aperçu.



Nous avions réservé une excursion d’une journée. Au matin, on commença par un stop au marché local ; crapauds, et frelons nous accueillirent une fois encore, des piments rouge sang et des odeurs exotiques accompagnaient le tout. Nous y testâmes nos compétences de marchandage et l’on reprit ensuite la route en direction des cascades Kuang si.

















On ne s’habitue jamais aux routes laotiennes. Cahotements en tout genre vous attendent et quelques sursauts à l’approche d’une roue de voiture sur les trous jonchant la route vous irriteront sensiblement ; la surprise qui vous est réservée ensuite vous adoucira sans doute aucun.


La cascade est d’une beauté sans égale et ce n’est pas l’eau d’un bleu-vert romanesque y coulant qui me contredira. Pour y accéder, il nous fallut passer par un parc d’ours « rescapés » des braconniers (je n’ai toujours pas compris pourquoi on ne les avait pas remis en liberté après qu’ils ont risqué d’être enfermés par des braconniers…). N’empêche, ces beaux ours vous accueillent chaleureusement au bas de la cascade, et vous n’avez qu’à remonter le courant (et non, le Mékong (blague en référence à l’expression citée plus haut si tu suis bien)) pour arriver au clou du spectacle.














Après cette rafraichissante découverte, nous reprîmes la route vers Luang Prabang. Là-bas, un bateau nous attendait, juste pour nous ! L’homme à la barre se trouva être une pipelette. Au fil de l’eau, il nous parla du gouvernement. Nous apprîmes ainsi qu’il est possible au Laos d’être propriétaire, mais seulement d’une maison et non d’un terrain. Le terrain appartient au gouvernement. Il est donc en principe possible de couper des arbres sans autorisation aucune, car ils appartiennent à tout le monde !


Lorsque nous passâmes à côté de la prison de la ville, notre guide nous apprit que les prisonniers n’étaient pas nourris ; il faut qu’un ami ou un membre de la famille y emmène le repas tous les jours. Comment le savait-il ? L’un de ses amis s’était fait attraper par la police après avoir eu une affaire avec une femme mariée (mais il n’était apparemment pas au courant de ce détail). Il se vu écoper une peine de prison et pendant un ou deux mois, notre guide lui apporta son repas. En effet, sans son ami, il aurait eu droit à la portion de riz minimale ; une cuillère à soupe de riz par jour. De quoi alarmer les droit-de-l’hommistes.


Il ajouta que le bâtiment pour les femmes était celui à l’avant - pour la vue sur le Mékong, vous comprenez. Il aimait rire de ses blagues et nous répéta plusieurs fois cette dernière, pour s'assurer que l'on rie avec lui.


Notre bateau continuait sur ce long fleuve pas si tranquille jusqu’à atteindre un petit village où le laolao coulait - parait-il à flots. Le Laolao, c’est cet alcool de riz, boisson nationale laotienne. On jeta l’encre pour goûter ce « whisky ». Certaines bouteilles étaient remplies non seulement d’alcool, mais aussi de serpents, myriapodes et autres bestioles que l’on souhaite généralement hors de son verre - dans notre côté de l’hémisphère.














On reprit place dans le bateau, une bière en main, jusqu’à atteindre la grotte que nous étions venus voir. La journée se terminait et nous étions les derniers à escalader les dizaines et dizaines de marches pour atteindre cette grotte remplie de bouddhas à la retraite.





Retour sur le bateau avec un détour vers la falaise, car notre guide nous aimait bien. Il nous aimait tellement qu’il alluma le karaoké, au plus grand plaisir des parents.




Notre bateau filait en direction de Luang Prabang quand le soleil se décida à se coucher. C’est un spectacle qui ne s’oublie pas que de voir le jour s’éteindre sur le Mékong. On ne peut en revenir qu’émerveillé.





















Le lendemain, le réveil fut matinal. Nous voulions voir les habitants faire don de repas aux moines, et pour cela, il fallut se lever à 5h du matin. Non, ce n’était pas plus facile de se lever aussi tôt aux tropiques. On enfourcha nos vélos dans la nuit et nous pûmes découvrir cette tradition matinale. Les moines ne vivent que grâce à ces dons : ils ne s’achètent jamais à manger !





Retour à l’hôtel pour déjeuner puis visite du musée national (l’ancien palais royal). Une surprise nous attendait au palais puisque je surpris une conversation entre une mère et ses enfants en français alors qu’elle leur expliquait comment elle se cachait jadis, sous le lit de la reine lorsque son oncle, le roi, entrait. Nous avions la nièce du dernier roi du Laos comme guide - ou presque. Nous tendîmes les oreilles pour écouter les récits palpitants de cette femme qui semblait vivre désormais en France. Sacrée visite.


On finit par réussir à donner notre lettre à l’office du tourisme et l’on se dirigea vers le musée des arts traditionnels et centre ethnologique afin de découvrir et comprendre les différentes ethnies vivant sur le paysage laotien.


Un dernier coucher de soleil depuis le temple qui surplombait la ville et nous étions déjà à l'avant-veille de notre départ pour Vientiane, la capitale du pays. Je retrouvai Luke et Kristian ainsi que pleins de backpackers pour une bière au marché de nuit de Luang Prabang et rentrai rejoindre les parents pour notre avant-dernière nuit dans cette ville.






Au matin, nous pédalâmes jusqu’à un petit village qui confectionnait du papier. Achats et découverte de la fabrication de papier au programme. Un thé pour se reposer du soleil et retour à l’hôtel avant d’expérimenter les massages de la ville ; un pur délice, vraiment. Le lendemain, il faudrait quitter Luang Prabang.














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Larves de frelon, je précise 😱

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