En partant de l’auberge, je rencontre deux allemands qui vont aussi à Chiang Mai, mais eux y vont en bus. On fait le trajet ensemble et ils sortent un arrêt de métro avant moi, on échange nos contacts pour se boire une bière dans le Nord.
En arrivant à la gare, il y en a en fait deux. Je ne sais pas laquelle choisir et tente ma chance avec la gare qui a l’air la plus vieille. Bingo, on me dit que c’est ici. Mais comme personne ne parle anglais, je doute encore jusqu’à l’arrivée du train. Je m’achète deux beignets pour une éventuelle fringale et attends patiemment mon train. Je sens que ce trajet va être très long.
Le train arrive en gare. Je cherche ma place et fait tout le train pour la trouver. Je passe par la première classe qui semble bien confortable, par la deuxième qui a des couchettes aussi, et j’arrive finalement en troisième. Pas de lits ici, mais les banquettes ne sont au moins pas en bois. Plus que treize heures à tirer.
Dans le train, je vois un européen galérer à tenter de mimer à un local qu’il veut échanger sa place avec lui pour être avec sa pote. J’essaie de l’aider avec Google traduction. Le thaïlandais finit par comprendre et accepter (il gagne au change et se trouve en deuxième classe grâce à ça, le karma fait bien son travail). Je rencontre donc Mikael, un italien qui vit en Belgique (et qui parle donc parfaitement français) et face à lui Serina, une norvégienne. Tous deux viennent de se rencontrer et on fait vite connaissance. Mikael nous apprend que son anniversaire est le lendemain ! Il a acheté deux bières pour l’occasion, qu’il partage avec nous. On discute et faisons maints efforts pour échanger nos places avec les locaux, afin de rester les trois ensembles.
Le train a toutes les fenêtres ouvertes et l’absence d’air conditionné ne se fait donc pas sentir. C’est bruyant mais efficace. La lumière ne s’éteint pas de la nuit et si l’on sort du wagon, on découvre que les portes n’existent pas, que l’on pourrait sauter du train en route et atterrir dans la jungle.
Nos sièges sont peu confortables, mais la bonne compagnie aide à oublier ce manque de luxe. A minuit, on souhaite joyeux anniversaire à Mikael qui commence à somnoler. Je suis incapable de dormir et en profite pour lire.
Vers 5h du matin, Mikael émerge et je lui offre mes beignets faisant office de gâteau d’anniversaire. Serina et moi allons prendre de l’air frais entre les wagons et admirons le paysage.
Les rizières s’étendent sous nos yeux, la jungle aussi. De magnifiques oiseaux passent au milieu des arbres et quelques buffles nous sourient.
Le type qui était assis à côté de Mikael part et Serina me fait gentiment de la place pour que je profite de deux sièges pour y dormir. Je m’endors donc pendant vingt luxueuses minutes avant que Mikael ne me réveille m’expliquant qu’une dame vient d'arriver et qu'elle a sa place ici.
Ma nuit se termine donc abruptement. J’admire le paysage pendant le reste du trajet et notre petite équipe décide de rejoindre Serina à son auberge (ni Mikael ni moi n’avions réservé quoique ce soit à Chiang Mai).
Nous débarquons donc à la gare de Chiang Mai et prenons un taxi-tuk-tuk pour notre auberge. Après treize heures de train sans dormir, on est contents de se poser. On se fait une bonne sieste avec Serina, pendant que Mikael profite de sa journée d’anniversaire pour aller se faire masser.
Quand on trouve enfin de la motivation, Serina et moi partons manger et faire un tour dans la ville avant de rejoindre Mikael pour quelques cocktails d’anniversaire et un tournoi de boxe (auquel on m’a un peu tirée pour que j'y mette les pieds, disons-le). Mikael m’a assuré que la boxe thaï était un sport très respectueux et que je ne devais pas louper ça.
Je me suis donc retrouvée devant ce match, à être tendue à chaque coups envoyés et reçus. Je ne regrette aucunement d’être venue - c’était une bonne expérience -, mais je sais que c’était le dernier de ma vie. Il est vrai qu’il s’agit d’un sport très respectueux, mais c’est aussi un sport super violent.
L’un des matchs était international : une italienne contre une thaï. L’italienne a gagné au plus grand plaisir de Mikael dont la journée d’anniversaire s’achevait à merveille.
Le lendemain, j’avais mal dormi et manquais cruellement de sommeil. En prenant mon thé aux aurores, je rencontre Suu, un jeune thaï en vacances qui essaie de rencontrer des étrangers pour améliorer son anglais. Je suis décidément pas du matin, et je n’ai pas beaucoup de patience. Il aurait vraiment fallu attendre que je sois réveillée pour me parler. J'ai toutefois essayé de prendre sur moi pour être un peu sympa. J’avais juste besoin d’être un peu tranquille, mais il ne semblait pas vouloir abandonner la perspective de pratiquer son anglais.
Je lui explique que je vais aller déjeuner. Il me demande s’il peut m’accompagner et je décide alors d’aller à la boulangerie pour revenir déjeuner vers lui. Ça me paraît être un bon compromis. Je lui annonce que je serai de retour dans cinq minutes et m’en vais à ce que je découvrirai être la meilleure boulangerie de toute l’Asie - ok j’exagère peut-être un peu. Je prends tout ce qui reste, pour partager avec les marmottes, et rentre retrouver Suu qui m’a pas bougé. Je commence à me réveiller et m’adoucis un peu.
Mikael émerge à son tour, et puis toute l’auberge se réveille. On discute avec Suu qui essaie de nous apprendre quelques mots de thai.
Notre team rencontre ensuite d’autres backpackers dont Roos - une néerlandaise qui semblait avoir un éternel sourire ainsi qu'une éternelle patience avec les gens, un vrai soleil - et Jonah - un allemand, ou plutôt Berlinois, car ce n’est décidément pas la même chose - et pleins d’autres gens encore.
Une équipe composée de Suu, Roos et Mikael (ils semblent vraiment être en pleine forme - contrairement à moi -) me motive à les accompagner à une cascade. Nous partons donc les quatre à la recherche de cette cascade, non sans avoir bien traîné avant de partir et s’être pris un plat de riz aux légumes avant.
Suu fait le guide. Après s’être baignés, il nous propose de monter un sentier pour voir la cascade d’en haut et avoir la vue sur Chiang Mai. Mikael étant décidément plein d’énergie, il nous entraîne dans la jungle, au hasard du chemin, jusqu’à un petit marais (nb : Roos et moi sommes en Birk, dans la jungle). Notre petite équipe se fatigue et on décide de rentrer, après que Suu nous a fait goûter des fruits des arbres parmi. Une petite bière et voilà que nous rencontrons d’autres touristes qui veulent aussi prendre le taxi-bus. On partage donc ce dernier pour rentrer.
Suu nous propose ensuite de découvrir son restaurant thaï préféré. Comme son anglais n’est pas encore très développé et comme la carte était uniquement en thaï, expliquer que je ne voulais pas de viande dans mon plat est devenu vite très compliqué. Avec l’aide de nous tous et la bonne volonté de la serveuse, ma demandé a finalement été comprise. On devait ensuite choisir si l’on voulait le plat pas épicé ou très épicé (entre 0 et 4 piments sur l’image), nous avons tous choisi deux piments, sauf Mikael qui s’est mis comme challenge de prendre le maximum d’épices. Bonne chance.
Nous avons très bien mangé. Mikael a fini son plat, mais un peu en sueur et nous a fait goûter. Je pense pas que j’aurais pu finir, donc all credits to him.
Nous avons ensuite fait un tour au marché de nuit, mais sans Suu qui voulait rentrer dormir.
Nous nous arrêtions sur à peu près tout ce qui s’y trouvait et Roos et moi avons craqué pour des habits fait main par une dame trop chou et super douée. Nous avons goûté à plusieurs desserts et Roos ma fait découvrir les incroyables Rootis (une sorte de crêpe au lait condensé, beurre, fromage, banane et lait ; mais promis c’est un délice). Nous nous sommes vraiment arrêtés à presque tous les stands, chacun ayant ses envies : un bracelet ? Une bague ? Un pantalon ? Un teeshirt ? Un dessert ? Un jus ?
Nous avons dévalisé Chiang Mai.
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