Nous quittons la poussière de la Cappadoce en faisant plusieurs heures de bus. Nous voulons rejoindre la Géorgie mais nous arrêtons en route pour dormir deux nuits dans une ville au nord du pays. En effet, trop de bus en un jour nous fait peur. Ce trajet nous prend la journée et nous arrivons à destination en début de soirée.
Nous ferons bientôt nos adieux à la Turquie.
Dernières balades dans une ville appelée Sivas. C’est le nord, mais il ne fait pas froid. Les touristes sont loin, l’Orient ne l’est pas et l’anglais ne s’y parle pas. De mimiques, de gestes et grâce à internet, Henry et moi commandons notre repas du soir : nous voulons un mélange de mezze à partager. Les trois femmes qui s’occupent du restaurant sont à nos petits soins. Les plats défilent sous nos yeux. Trop tard pour dire stop. On se retrouve avec un festin qu’il aurait été bon de partager à quatre. Malgré nos efforts, nous ne parvenons à tout manger. La tenancière ne nous aide pas dans notre entreprise, elle nous apporte en dessert du riz au lait.
Nous repartons la panse bien remplie et nous baladons pour digérer le repas. Le soir, c’est là que la ville vit.
Cet énorme repas nous ayant tué, il est temps de se coucher.
Au programme de cette journée : visite de la ville et un peu de piscine (car oui, il y a une piscine). Passage chez le barbier, passage au marché et devant les imposantes portes de la ville. Nous sommes les seuls touristes de la ville, et on aime ça. Se poser boire un çay et un café turc et préparer notre départ pour la Géorgie sont nos seuls soucis. Le seul problème de cette ville, c'est qu'il n'y a pas de bières, nulle part... On ne va pas réussir à y rester bien longtemps, avec un écossais dans les parages.
Chaque addition payée se poursuit par un jeu nommé "guess the bill", dont le présentateur s'appelle Henry. Il faut le faire avec un accent irlandais, sinon ça marche pas bien. Que de lots à gagner : une visite de mosquée, ou bien une grotte comme appartement...à vos paris.
Dernière nuit à Sivas avant de prendre un bus de nuit pour la Géorgie... un bus de 14h.
Et puis, adieu la Turquie dont les couleurs m'ont éblouie. Seul le bruit constant du marché à la criée, de la musique et des klaxons ne me rendra pas nostalgique, pour le reste...ça risque bien. Car la Turquie c’est cet homme à la longue barbe blanche portant un Kufi comme couvre-chef qui discute avec un autre homme devant un café turc. La Turquie, ce sont les çay que les hommes boivent en jouant au tavla. Le sourire et la force des femmes qui m'ont toujours entourée de leur bienveillance. La Turquie c’est aussi ses muezzin se faisant concurrence entres mosquées ; lequel attirera plus de monde par son appel à la prière ?
Ses chats et chiens errants, ses mezze, ses sourires, ses cigarettes fumées du bout des doigts, ses petits et grands bazars, ses chaleureux habitants, son soleil brûlant, ses pide, manti, gözleme et dondurma : la belle Turquie me manquera.
Maintenant, à nous la Géorgie.
Nice to meet you Henry !!!
Et enfin une photo de Henry! Inespéré 😄!
Bonne route pour la Géorgie !
A te lire, j’ai presque aussi la nostalgie de la Turquie où je n’ai jamais mis les pieds… Quel magnifique témoignage! C’est étonnant comme des liens peuvent nous lier à des endroits…