Au matin, nous reprenons les pirogues pour rentrer sur Rurrenabaque, après un petit-déjeuner royal. On juste le temps de déposer quelques affaires à l’agence que déjà la moitié de l’équipe est envoyée dans un 4x4 avec un autre groupe.
Peu de temps après et avec le reste du groupe, nous embarquons à bord un autre 4x4. Notre chauffeur a l’air un peu saoulé de la vie et il n’a pas fait le plein avant. Voilà qu’on se tape une très bonne demi-heure de queue devant la station-essence pour faire le plein. C’est enfin parti pour la pampa ? Eh non ! Il a aussi oublié un macaron/stämpf et donc retour à l’office du tourisme de Rurrenabaque. Finalement, on s’en va à travers pistes sur des kilomètres qui n’en finissent plus. Le trajet dure trois heures et les paysages ne sont pas bien distrayants. Pierrick et son père sont convaincus qu’on va crever au vu du profil des pneus. Heureusement, on a embarqué une roue de secours avec… avec le même non-profil apparemment.
Ce qui devait arriver arriva (loi de Murphy toussa toussa) : on a crevé. Les deux mecs tellement à bout de ce trajet interminable sautent de leur sièges et ne laissent pas le temps au chauffeur de régler le problème. Malgré des outils vieillots, ils nous réparent ça en un quart de tour. On est bien contents que le chauffeur ne l’ait pas fait, on y serait encore.
Après un trajet infini, on rejoint enfin les filles qui nous attendent depuis plusieurs heures. On doit manger vite, car on a du retard sur le programme. On dit bonjour à un magnifique toucan que j’aurais juré en peluche (mais non, non) et on s’entasse les huit dans un 4x4 - celui des filles étant partis depuis longtemps - pour dix dernières minutes de trajet. Arrivés au bord de l’eau et de la pampa (mangrove), nous rencontrons notre guide Gustavo pour les deux jours à venir. Il est super sympa et nous fait embarquer dans une pirogue. A l’instant où l’on quitte la berge, Gustavo nous crie de regarder devant nous : des dauphins roses ! Ils ne ressemblent pas du tout à leurs congénères vivants en eau salée, mais ils ne sont pas aussi laids que l’on veut nous faire croire. Je les trouve même plutôt jolis. Quelques secondes plus tard, c’est un caïman que l’on peut apercevoir dans l’eau, et des tortues, et un ibis ! Pas le temps de mettre de la crème solaire qu’une forme de stress nous prend ; on va trop vite pour prendre des photos ! Je mets le mode sport sur la caméra pour essayer d’éviter le flou de bouger, étant donné que l’on avance vite avec le bateau. On va vachement vite tout de même. C’est un défilé merveilleux d’animaux. Sur les berges, prenant le soleil, pleins de crocodiles. Certains sont des alligators, plus petits et apparemment pas dangereux pour l’homme. D’autres sont des caïmans, bien plus gros et là… mieux vaut pas mettre la main trop loin du bateau si l’un d’eux traine par là.
Nous croisons aussi un Capybara, cet énorme raton. Et des oiseaux, par centaines et par milliers. Nous zigzaguons dans la mangrove à travers le vacarme des oiseaux et… de quelques singes ! Ce sont des petits singes saisirais ! Ils sont curieux de nos voir, nous aussi on est curieux de les rencontrer. Plus loin, nous apercevons des singes capucins et d’autres saimiris. Chez les oiseaux, il y a beaucoup d’ibis, de hérons, des oiseaux du paradis, des cormorans, quelques garsa escadrilla, des marabouts, un condor des pampas et j’en passe ! Un défilé je vous dit ! Chaque seconde, on se crie ce que l’on voit : « tortue ! », « alligator ! », « Caïmans ! », « oiseau du paradis ! ». On a les yeux grands ouverts et un sourire jusqu’aux oreilles. C’est juste génial ! Nous passons plusieurs heures au milieu de cette faune fantastique et tout à coup, Gustavo arrête le moteur et nous annonce que l’on pet se baigner si on le souhaite. Et les crocos ? Pas de risque selon Gustavo. Pourtant, on en a vu beaucoup… Comme on ne loupe pas une occasion pareille, notre petite équipe se jette à l’eau. Elle est super bonne ! Mais quel courant… ! C’est comme de nager dans l’Aar ! Quelques photos et nous remontons à bord. Un peu peur des piranhas et caïmans quand même, surtout qu’il y en avait un vraiment pas loin avant qu’on se mette à l’eau.
Nous finissons par rejoindre nos petites cabanes où nous passerons la nuit. Nous dépensons nos affaires et remontons sur le bateau pour rejoindre la maison de Gustavo. Un énorme champ devant nous, nos admirons le coucher de soleil aux airs de Namibie. Séance photo obligatoire ! Un souper concocté par la femme de Gustavo nous attend et nous rencontrons vite leurs deux magnifiques enfants. D’autres touristes sont là et nous avons droit à un interrogatoire bizarre de l’un des israéliens. Une petite bière offerte par les parents de Pierrick et papotage sous les moustiques sans pitié. Pour rentrer, on sort nos lampes frontales et, depuis le bateau, éclairons l’eau. Des dizaines de points oranges et rouges s’illuminent : ce sont les yeux des crocos ! Il y en a tellement plus que ce que long pensait ! Et dire que l’on s’est baignés là-dedans !!! Gustavo nous demande de tout éteindre. Il éteint aussi le moteur. La voie lactée et les milliards d’étoiles se dévoilent sous nos yeux enchantés. Le calme de l’eau, la bonne compagnie, l’air chaud tropical et un ciel merveilleux : le bonheur.
Nous finissons par nous coucher, avec une malade dans l’équipe qui a trop pris le soleil. Au matin, nous retournons chez Gustavo pour le petit-déjeuner. Nous rigolons un moment avec les enfants et partons finalement pêcher les piranhas. Cette fois, les appâts ne sont pas les vers, mais bien des morceaux de viande…
Nous entendons les singes hurleurs ! Comme leurs noms l'indiquent, ils gueulent.
Gustavo nous montre comment il fait et c’est à notre tour. La pêche est très bonne, pour tout le monde…sauf moi. Je me fais toujours bouffer l’appât avant de ressortir le piranhas. Pas grave, j’ai une nouvelle occupation ; celle de prendre en photo le caïman qui s’approche bien près de nous. A moins d’un mètre, je m’approche pour une photo de très près. Je réalise soudain que… c’est un caïman et qu’il est trop gros… - « Es peligroso acercarse mucho? » - « mieux vaut ne pas sortir les membres du bateau » me répond Gustavo. C’est noté.
Après une belle pêche, nous retournons chez Gustavo pour déguster notre (leur) labeur. Il est malheureusement déjà l’heure de rentrer sur Rurrenabaque. Nous avons toutefois encore quelques heures de bateau pour revoir dauphins, tortues, crocs et oiseaux par milliers. Pas de jaguar à l’horizon toutefois, et j’ai cherché ! Pas d’anaconda non plus.
Nous retrouvons notre 4x4 qui nous emmène à toute vitesse de retour à Rurre. Nous sommes en avance ! Nous profitons bien sûr de la boulangerie française pour nous régaler et faire passer le temps avant notre bus de nuit. Seule Mathilde ne prend pas le même que nous, mais sinon, toute l’équipe se retrouve ensemble. Nous rencontrons aussi un chouette couple de français dans le bus, et après une courte nuit, sommes de retour à la Paz. Jeanne et moi prévoyons de prendre le soir même un bus de nuit pour aller à Sucre : nous commençons toutes les deux à être short niveau timing. Deux bus de nuits…ça promet. En attendant, je pars retrouver Alba et mes affaires dans mon hôtel, prendre une bonne douche après la crasse de la pampa et faire une lessive (quel bonheur). Comme notre bus n’est que le soir, j’ai un peu de temps dans la journée. Nous commençons par un verre d’adieu avec Laura et Marie qui s’en vont au Pérou. Nous croisons aussi la petite famille qui va manger au restaurant ce qui nous permet de leur dire au revoir. Étant crevée, je cherche un endroit où me reposer. Bingo, Jeanne a la solution : son auberge de jeunesse n’est qu’à quelques mètres et ils ne vérifient pas qui rentre dans la salle commune. je me fais une bonne sieste sur le canapé. Ça fait du bien. Je profite du temps restant pour une petite visite très intéressante au musée de la coca de la Paz. J’y apprends notamment que la Convention des Nations Unies sur les stupéfiants de 1961 interdit la coca (culture et consommation, il me semble), à une exception près : celle de la coca aromatisante. La seule entité à l’époque de la ratification et signature de la convention, à utiliser la coca de manière aromatisante est l’entreprise coca-cola qui l’utilise dans sa boisson du même nom. Le musée en conclut un lobbying scandaleux, moi aussi. Selon le musée et les études qui y sont présentées, la feuille de coca n’est pas dangereuses pour la santé et à, au contraire, de nombreuses vertus. La cocaïne est - bien sûr - présentée comme une drogue très dangereuse et tuant un nombre effarant de victimes (des cartels ou de la drogue elle-même). L’analogie suivante est faite : on a beau interdire l’alcool aux mineurs, ce n’est pas pour autant que le raisin leur est interdit. Le musée prône la même chose : interdire la cocaïne, mais pas la culture de feuilles de coca. D’ailleurs, l’analogie est assez bonne quand on pense que pendant la prohibition aux États-Unis, le raisin n'était pas interdit et la cocaïne (la drogue cette fois) était utilisée dans le coca-cola.
Selon internet, pour produire un gramme de cocaïne, il faut environ 300 grammes de feuilles de coca, et surtout un très long et complexe processus chimique. Les deux ne sont donc pas à confondre et il est étonnant de voir que la feuille de coca est aujourd’hui encore considérée comme un stupéfiant dans la plupart des pays du monde. Seules de rares endroits sont autorisés à cultiver la feuille de coca. Même en Bolivie, il n’est pas possible d’en produire partout ! C’est pour surveiller ce qu’il en est fait après… et pas qu’elle se retrouve sous forme de poudre blanche. Bon, malheureusement, la Bolivie est l’un des pays producteurs de cocaïne les plus grands au monde, mais comme le musée le rappelle, la consommation de la cocaïne est majoritairement (et de très loi) américaine (et occidentale). Donc les lois anti-feuille de coca crées par les pays occidentaux, c’est sympa, mais faudrait peut-être s’attaquer à la consommation au sein même de nos pays..non ? D’ailleurs, à ce jour, aucune étude n’est parvenu à démontrer que la feuille de coca était nocive pour l’être humain, par contre, des études de Harvard on démontré qu’il n'existe pas de plante stimulante qui ait autant de protéines, vitamines et minéraux que la feuille de coca. A méditer.
Après cette bouffée de culture, il était temps d’aller chercher Alba et de me diriger vers la station de bus. J’ai trouvé une place dans le même bus que Jeanne et j’ai du payer un billet demi-prix pour mon vélo… Le charger dans le bus a été un petit cauchemarderons (d’ailleurs le mec des bagages voulait absolument écrire un numéro à même le cadre avec son stylo indélébile, je ne l’ai évidemment pas laissé faire).
En route pour Sucre !
Et merci l'équipe pour ces beaux souvenirs de colo <3
Mais c’est incroyable toute cette faune! Tu as même vu Monsieur Dupont, le singe de mon héroïne (féminin de héros , pas la drogue, hein!) de toujours: Fifi Brindacier! Enfin, ce n’est peut-être pas lui car mais probablement un de ses cousins! Cette pampa fait rêver!
Incrrrrrrrr
La photo de Jeanne un peu dégoutée m'a tellement fait pensé à Claire il y a quelques années .... tellement magnifiques photos ! Merci !!!