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Photo du rédacteurLouise Perriard

Los Pingüinos et le départ

Après m’être bien reposée, je suis partie faire quelques achats nécessaires. J’ai vite trouvé une carte SIM (bien moins cher qu’en Suisse alors que les prix chiliens se rapprochent des prix helvétiques !), j’ai ensuite découvert un super magasin de montagne où acheter du gaz et j’ai découvert que mon camping gaz ne fonctionnait pas avec les bonbonnes d’ici… Nouvel achat (mais grâce à Saskia et Baptiste, je retrouverai le mien en Suisse <3).


Direction le magasin en vrac pour ensuite remplir mes tups. J’y ai rencontré un couple de français trop chou qui avait l’air d’avoir beaucoup voyagé (ils avaient la soixantaine). Retour à l’auberge et dodo direct malgré ma sieste tardive de trois heures (c’est dire comme j’étais fatiguée) !



Le lendemain, je visite Punta Arenas et monte en haut de la petite ville pour admirer le détroit de Magellan de haut.










Je me dirige ensuite au bord de l’océan et y trouve quantité de cormorans, si choux. C’est à ce moment-là que Baptiste et Saskia m’écrivent. Ils arrivent bientôt et me proposent de bruncher avec eux ! Trop contente de pouvoir enfin les rencontrer ! Que de neuchâtelois rencontrés sur la route :)










Nous faisons vite connaissance et ils me donnent pleins de conseils de voyage, notamment concernant les applications de prévisions des vent (et je deviendrai aussi accro qu’eux). On se raconte des anecdotes de voyage et je rends à Saskia son nouveau téléphone commandé chez moi en Suisse. En échange, ils me prêtent leur super pompe à vélo de compet’ (la mienne étant…pourrie). Ensuite, petit tour au cimetière de Punta Arenas, le Père-Lachaise de la région (entre nous, vraiment, vraiment moins stylé).




Le soir, on se mange un burger veggi avec Lucie, une cyclo qu’ils ont rencontrée en route et qui voyage avec son mari et leur fils de deux ans.


Ça fait tout bizarre d’entendre toutes ces anecdotes de voyage alors que j’ai toute la route devant moi. On sent une fatigue du vélo, la réjouissance d’être arrivés ou quasi arrivés, l’envie de voyager plus facilement. Moi, je me réjouis à fond de partir après tout ce que j’ai fait pour arriver jusqu’là.


Petit-déjeuner avec deux allemands rencontrés la veille. On parle en allemand et l’un deux à (un peu trop) de mordache et surtout débite 600 mots la seconde. Il aime bien avoir raison et n’aime pas laisser les autres finir leur phrases. Il me dit que mon vélo ne tiendra pas, car c’est un vélo de route et que mon porte-bagage va se casser au bout de deux jours. Pourquoi se fier à ce que ce pauvre type me dit ? Il a fait l’Afrique à vélo et commence sa traversée du Sud au Nord, de Ushuaia à l’Alaska. Peu importe, ça me motive à mettre le réveil tôt pour le lendemain et à avaler les kilomètres. C’est de toute façon prévu sur conseil de Saskia qui m’a révélé que, le matin, le vent est moins fort.


Dernier jour à Punta Arenas, je donne mon carton à la famille de Lucie pour leur retour en France et j’échange des dollars contre des pesos argentins, en prévisions d’un passage de frontière au milieu de nulle part. C’est (Isa)bella qui me fait le change (une brésilienne trop sympa rencontrée à l’auberge) et au taux du blue dollar. Kesako ? l’Argentine étant dans une telle crise financière que le dollar est devenu LA monnaie refuge par excellence et est devenue plus forte que le pesos, de telle sorte que si on échange des dollars, on gagne quasi x2 au change que si on retirait de l’argent au bancomat (autre solution, passer par western union). Les étrangers sont donc rois en Argentine, car tout est à « moitié prix », grâce au « blue dollar » (qui n’est pas du marché noir).


Je pars ensuite voir les manchots ! Tour organisé oblige, c’est pas bon marché, mais ça vaut le coup. Je prends donc un bateau pour traverser une partie du détroit de Magellan et navigue donc sur les eaux des océans Pacifique et Atlantique. Il y a plus d’une heure de bateau jusqu’à l’île Magdalena, ce qui permet d’observer la vie marine. Les dauphins viennent à notre rencontre, et quelques lions de mer laissent apparaître le bout de leur nez dans les eaux glaciales du bout du monde. J’aperçois même une baleine au loin reprendre son souffle par son évent.




Dans le bateau, je ressors mon meilleur allemand avec une passagère (la soixantaine) qui voyage aussi seule.


Lorsque nous accostons, l’un des « guides » donne les consignes : « don’t feed the pingouins, don’t…, don’t…, don’t.. » et même « don’t lift the penguins ».


Dès que nous posons les pieds à terre, nous voyons quantité de manchots, partout. C’est la période des bébés que l’on peut distinguer par leur level de cuteness, leurs petites plumes partout et leur façon particulière de se dandiner. Je tombe amoureuse de ces petits animaux.








Il est pas tellllllllement chou celui-ci ?



Nous avons une heure sur l’île, ce qui est bien suffisant. Je suis toujours avec ma pote allemande et surtout avec tous les autres touristes du bateau, mais c’est pas grave, car chacun à son rythme et on s’espace naturellement. Les visiteurs n’ont accès qu’à une partie de l’île, en suivant un chemin uniquement, ce qui laisse aux manchots leur liberté.


Il y a aussi des cormorans et de gros oiseaux (aucune idée de ce que c’était, oups). Au phare, deux drapeaux flottent au vent, le Chilien et celui de la région de Magallanes. On m’explique la signification de ses couleurs, le bleu pour la pureté extraordinaire du ciel de la région, les étoiles pour la croix du Sud, pour les montagnes c’est obvious et le jaune représente la pampa.




Région de Magallanes








Et enfin, le plus chou de tous les pingüinos du moooonde <3

Retour tardif à l’auberge où je me fais à manger, car j’ai acheté beaucoup, mais beaucoup trop de nourriture et je ne sais plus où la mettre dans les sacoches (je vous parle pas du poids). En cuisinant, l’allemand vient me faire la conversation et quand je le stoppe en anglais après lui avoir fait répéter quelque chose trois fois, il me répond « mais tu parles allemand ou quoi ? ». Je suis assez fière qu’il ait mis 24h à comprendre que ma langue maternelle n’était pas la sienne. Après, on est d’accord, il était pas hyper fut-fut.


Réveil à 6h30, je dis au revoir à Bella qui s’en va en même temps. Je prends mon petit-déjeuner et prépare Edouard. A 8h30 seulement, je décolle. Enfin… pas vraiment.


Pas vraiment parce qu'après 10 mètres, je me rends compte que mon setup ne va pas du tout. Je n'arrive pas à pédaler, la sacoche du guidon frotte la roue, le poids est mal réparti à l'arrière, et je suis trop lourde...


Je tente de garder mon sang froid et recommence l'organisation des sacoches au bord de la route, sous le regard interloqué des passants. J'ai déjà un trou dans ma nouvelle sacoche guidon à cause de ces dix mètres de test, bravo Louise.


Je me résous à mettre un peu de poids sur mon dos, grâce à mon sac en toile que je glisse sur mes épaules de manière très astucieuse, histoire d'en faire un sac à dos.


Finalement, après une heure de galères, mais sans avoir perdu mon sang froid (à part deux trois "putain !", honnêtement justifiés), je peux enfin mettre les voiles. Je tangue dangereusement à gauche à droite et mets bien dix kilomètres à m'habituer au poids du vélo. Cette fois, c'est parti.

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Forza Louise!

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