Je me repose à fond dans ma petite auberge en bois à San Martin de los Andes. J’y rencontre une française, Garance et Graham, un écossais. Ils se sont rencontrés sur la route et voyagent ensemble. Je m’entends super bien avec eux et je passe une chouette soirée autour de délicieuses pâtes cuisinées par Graham, cuisinier. Je passe deux nuits dans cette auberge, à attendre que la pluie laisse place au soleil. Je profite pour faire un peu de lessive et des courses. Je rencontre aussi un couple de français qui s’intéresse fond à mon voyage à vélo. Je crois que ça leur donne des idées pour des futurs voyages…
Le dimanche, le soleil est de retour et je peux reprendre la route. Les 40km qui me séparent de Junin de los Andes ne sont pas particulièrement intéressants contrairement à ce que j’avais entendu. Il y a toujours beaucoup de traffic. Le soleil m’accompagne tout le long de la journée. Je me pose une très bonne heure (peut-être deux) à Junin, y mange un glace et reprend la route pour quarante autre kilomètres en direction de la frontière du Chili.
Je quitte la ruta 40 et me retrouve quais seule sur une route. C’est le kiffe complet, il fait beau et chaud et je n’ai plus à m’inquiéter des voitures qui me dépassent. En plus, c’est bien goudronné.
Je rencontre un couple d’argentin sur la route qui sont impressionnés de me voir arriver et qui se font un petit tour à la journée à vélo.
Je continue sous le soleil et découvre alors les paysages incroyables de la région des volcans. Je ne suis pas encore au Chili, mais découvre déjà l’imposant volcan lanín, dont le sommet est tout enneigé. Je lui tourne autour à travers les collines. C’est magnifique. Je suis entourée de roche volcanique et d’une jolie rivière.
Je me trouve finalement un petit coin où planter ma tente près de la rivière. C’est joli mais bruyant à cause du pont cassé qui est à côté. Sachant que la frontière ferme à vingt heures et que cette route ne mène qu’au Chili, je me rassure en me disant que la nuit promet d’être silencieuse. Les voitures ont continué de passer bien après 20h, mais j’ai eu une nuit calme une lumière magnifique pour souper. J’ai rencontré un couple d’argentin qui vient souvent manger près de la rivière avant de retourner à Junin. Etrange, car c’est un long bout de route, même en voiture, mais enfin pourquoi pas !
Le lendemain, j’ai de quoi je me réjouir ; je vais passer la frontière !
Le soleil est toujours là et je suis sur-motivée. Je croise mes premiers Araucarias et continue de m’approcher du Volcan Lanín. C’est superbe.
Je roule comme une fusée et me dit qu'à cette vitesse, je pourrais presque atteindre Pucon le jour même, à un peu plus de cent kilomètres de là. En plus, c’est que de la descente après la frontière ! Arrivée à douze kilomètres de la douane, le fameux ripio-frontière refait surface.
Je dois pousser le vélo, mais suis au moins entourée d’Araucarias. Le vélo fait des bruits bizarres, j’aime pas trop trop ça. J’en ai marre de pousser et essaie de faire du stop, mais il n’y a vraiment pas beaucoup de trafic sur cette route et les pick-ups sont rares ! Deux gars qui travaillent sur la route passent en pick-up en sens inverse et me prennent en pitié. Ils m’emmènent jusqu’à la frontière. Je les remercie infiniment. Je remets les sacoches et découvre - stupeur - qu’un bout de mon porte-bagage a cassé d’un côté. ça touche la roue quand je roule, d’où ée bruit bizarre. Il n’est pas possible de rouler comme ça. Je fais tamponner mon passeport pour la sortie de l’Argentine (« vous êtes en vélo ?! », « et vous êtes seule ?! ») et pousse le vélo sur toute la partie du « no man’s Land » Chilien (goudronnée, c’est le Chili). La vue est juste incroyable, je ne suis pas plus démoralisée que ça que mon vélo soit cassé mais je suis un peu déçue de ne pas faire toute la belle descente jusqu’à Pucon sous ce beau soleil.
J’arrive au poste Chilien. C’est une autre affaire. On prend pleins d’informations sur moi (jusqu’à la marque du vélo !) et on fouille mes sacoches à la recherche de fruits et légumes (c’est interdit de passer la frontière avec des produits frais). Les douaniers me posent pleins de questions sur mon voyage et par curiosité cette fois. On se taille une bavette et je leur explique un peu mon voyage. Ils ne doivent pas voir beaucoup de cyclistes ici. A la frontière, un pick-up est arrêté pour se faire contrôler (toujours pas de fruits ou légumes). J’en profite pour demander au chauffeur de me prendre en stop, ce qu’il accepte sans problème. Il m’expliquera que c’est la première fois qu’il prend quelqu'un en stop. Il est tout content et me pose pleins de questions, mais mon espagnol limité rend la discussion peu fluide. Il vient rendre visite à sa maman dans un village pas très loin de Pucon. De là, il me dit que je peux prendre le bus jusqu’à Pucon. Il va même jusqu’à demander lui-même si le chauffeur de bus accepte mon vélo. C’est d’accord et ça rentre sans soucis dans le coffre du collectivo que personne n’utilise pour un si court trajet.
J’arrive donc à Pucon en fin d’après-midi et erre dans la ville plusieurs heures à la recherche d’une bonne âme qui veut bien me souder mon porte-bagage. C’est un sketch, à chaque fois que je demande à quelqu’un, on me renvoie plus loin ; ce n’est pas là, on me renvoie en arrière. J’ai l’impression d’être en Iran. Je me fatigue à marcher et faire des aller-retours pour rien. Finalement, je trouve un garagiste. C’est trop tard pour aujourd’hui, mais il me dit de revenir le lendemain. Il n’est pas sûr de pouvoir souder de l’aluminium, mais il essaiera. Il est super sympa et me conseille le camping d’un de ses potes. Je marche donc encore plus d’un kilomètre jusqu’au camping et arrive épuisée. Je m’endors vite ce soir-là. Le lendemain, c’est mission retirer du cash et recharger ma carte sim. Plus facile à dire qu’à faire. Une banque qui n’accepte pas ma carte, d’autres banques fermées… Je trouve finalement un distributeur et paye les traditionnels 10.- CHF (8000 pesos) pour retirer de l’argent. Décidément, j’aimais bien l’Argentine. Je retourne chez le garagiste qui me prend Edouard et me dit de revenir dans quelques heures. J’ai toujours un peu peur de le laisser à des inconnus comme ça, mais je fais confiance à Felipe, le garagiste.
Je découvre que le Volcan Villarica, surplombant Pucon, est non seulement actif, mais en plus l’un des volcan avec un historique d’activité le plus élevé de toute l’Amérique du Sud ! Il est d’ailleurs actuellement en éruption (!) mais c’est tout a fait commun ici et le risque n’est que de 2/4 et de 1/3 (mais j’ai pas compris la différence entre les deux échelles de risque).
Quand je reviens au garage, le porte-bagage est soudé et le prix dérisoire (moins de six CHF); inespéré dans un pays dont le chocolat chaud te coûte plus que 5.- CHF). Je mets cinq étoiles au maestro Felipe sur google.
Coucher de soleil à faire jalouser les îles Caraïbes et sommet du volcan villarica tout rouge.
Après une journée à n’avoir rien fait (à part avoir redécouvert netflix - oublié depuis plus d’un mois), j’espère faire le lendemain une randonnée dans le parc national Huerquheue, mais la nuit ayant été - vraiment - très courte à cause du ***ain de chien du camping, je renonce et me laisse faire la grasse mat’. L’après-midi, je me laisse faire une folie : acheter un livre et donc ajouter du poids aux sacoches. Je trouve une librairie adorable et discute un moment (en anglais, wouhouuu) avec le propriétaire (sud-africain établi à Pucon) et le vendeur (un chilien ayant vécu partout et parfaitement bilingue anglais). Petit téléphone dans le parc d’à côté qui me met d’extrêmement bonne humeur et souper dans un petit resto de ce petit coin bobo-feel-good de la ville.
Le lendemain je me motive donc et me lève avant le soleil (bon, ça va, à 7h, mais quand même) et affronte le froid matinal. Je me dépêche de rejoindre la station de bus pour accéder au parc national. Des rangers accueillent les passagers en faisant bien sûr payer l’entrée - et pas qu’un peu - et donner quelques explications inutiles. Il faut bien sûr s’enregistrer au début et à la fin de la marche et on nous prévient, c’est une marche de dix heures ! Le circuit fait environ 14 km et je doute qu’il soit même possible de prendre autant de temps pour faire cette marche.
Je me mets en route dans la fraîcheur de la forêt, et d’un bon rythme. Derrière moi, un français ; on discute un moment et on finit par faire toute la randonnée ensemble. On marche sous le soleil et arrivons en 2h30 au sommet. C’est chouette de marcher avec quelqu’un d’autre ! Les derniers bouts de cette randonnée cotée « très difficile » sont - il faut l’avouer - un peu plus sport, mais rien de trop méchant. Un peu d’escalade par là et une erreur de chemin ici qui nous fait profiter de nos skills de grimpeurs et nous voilà au sommet. La vue est superbe, à 360°.
On se force à bien prendre le soleil au sommet, parce que l’on connait les horaires de bus et l’on devra de toute façon attendre en bas.
Premiers arrivés en haut et premiers arrivés en bas, après une descente qui a bien fait mal aux genoux (1100m de dénivelé +/-). On doit attendre le bus pour descendre à Pucon et on se fait une petite bataille (le jeu de carte donc).
Entre nous, j’aurais gagné si on avait eu le temps de terminer la partie.
Valentin (c'est donc le nom du français) me dit qu’il a rencontré des belges avec qui il prévoit d’aller aux thermes le soir même. Je suis partante et me joins à l’équipe. Pucon est une ville entourée de thermes, du à l’activité volcanique des alentours. On se rend donc en taxi aux thermes de Los Pozones et sommes quasi seuls là-bas, car nous entrons à 20h, dernière entrée possible. Le soir est bien frais malgré des journées à plus de vingt degrés et ça fait un bien fou de se prélasser au chaud, surtout après une journée de randonnée.
Retour au camping avec un burger végé à l’emporter, car affamée. Je me réveille fatiguée et décide de faire encore une journée à Pucon avant de repartir sur Bariloche. Au programme : lessive, blog, un peu d’espagnol et…netflix ! C’est ça d’avoir du temps :)
Incroyable le volcan avec la neige, on aurait dit le dessin de base d'une montagne par un enfant
Géniaaaal!!! La marche de 10h m'a tué hahahahah
Est-ce que ces poules sont des Araucana??? Des oreillards (sorte de plumes vers les oreilles) et pas de queue mais surtout… elles pondent des œufs bleus-verts 😍