Après une première journée très tranquille dans le petit village très touristique de Göreme, je commence tranquillement la journée par un incroyable petit-déjeuner partagé avec un canadien-taïwanais, une péruvienne et un sud-africain. Plus je vais loin, plus les gens que je rencontre viennent de loin ! Un peu de chlore pour se refroidir et se réveiller et voilà que la française rencontrée la veille vient tchatcher avec moi. Ici, la moyenne d'âge est autour de 40 ans, mais ça me permet de me reposer, ce qui est bien aussi.
Je me renseigne sur les chemins à prendre pour randonner et m'en vais finalement me balader. Il est déjà midi quand je pars ; excellent timing pour partir marcher dans le sable de la vallée rouge. Le soleil de plomb est mon compagnon de ma journée et tel un bon ami, celui-ci ne me quitte pas de la journée. Bob RTS bien ancré sur la tête et les lunettes de soleil ne voulant plus me quitter, je tente de trouver un chemin parmi les brousailles de la vallée. Etre complètement perdue ne me dérange pas, ce sont plutôt les morsures de serpent que je crains car partout où mes pieds se posent semble être un paradis à bestioles rampantes.
Je retrouve finalement la poussière du chemin et décide de suivre les traces des chevaux - attraction touristique préférée pour visiter la vallée après le quad et les dromadaires - pour ne plus perdre mon chemin. C'est superbe. Je me balade parmi les roches rouges et suis complètement seule, quelques quads au loin me rappelant que la civilisation n'est pas si distante de moi. Après une bonne heure de marche, je décide de reprendre la direction du village. Je n'ai croisé aucun marcheurs, les touristes semblant préférer les quads me soufflant poussière et sable dessus pour me narguer et vrombissant assez fort pour faire concurrence au muezzin. Un type en quad s'arrête à ma hauteur, il semble s'étonner de me voir et me demande très simplement ce que je fais et où je vais. Quand je lui réponds que je retourne à Göreme, il me propose de me ramener en quad. Il a l'air de trouver vraiment bizarre le concept de la marche. Comme la perspective de m'asseoir sur du cuir ayant pris un bain de soleil désertique ne m'attire pas plus que ça, je refuse poliment et rentre à pied à mon auberge.
Je fais un peu de lessive à la main et m'en retourne vers la piscine y siester un moment.
Ma nouvelle lubie est de trouver des fruits. Je pars donc à la recherche de supermarchés. Ceux-ci regorgent de cookies, chips et autres délices sucrés, mais rien ici ne ressemble à quelque chose qui aurait poussé dans la terre. Je repars avec ce qui ressemble le plus à un végétal : un jus d'abricot.
L'heure du coucher de soleil s'approche. On m’a parlé d’un point de vue parfait pour le coucher de soleil et je ne veux pas louper ça. Je monte une petite colline et profite des magnifiques derniers rayons du jour illuminant les vallées rouges et roses de douces couleurs chaudes. Je reconnais Claire au loin et la rejoins, hasard des petits villages. Elle est accompagnée d’un mexicain qui séjourne dans son auberge. Nous faisons connaissance et profitons du spectacle se déroulant sous nos yeux. Nous décidons ensuite de chercher un restaurant et trouvons un chouette endroit dans les environs.
Nous y sommes très bien accueillis et mangeons un excellent souper. Un musicien accompagne le gueuleton de son banjo local. Ne me demandez pas comment, tout le monde a fini par danser, encouragés par les serveurs qui battaient le rythme par des claquements de doigts. Sacrée soirée.
Nous ne voulons pas faire trop tard car tout le monde prévoit de se lever tôt, certains pour voir le lever du soleil, et moi pour accueillir Henry à la station de bus. Nous rentrons donc nous coucher dans nos auberges respectives, des étoiles pleins les yeux de cette belle journée.
Réveil tôt le lendemain. Le bus de Henry arrive avec un évident retard turc, prévisible. Journée tranquille en perspective puisqu’il n’a pas réussi à dormir de la nuit. Nous dormons dans une autre auberge - sans piscine ma fois - et je vais donc chercher mes affaires (et profiter du gargantuesque petit-déjeuner de cette auberge) avant de rejoindre Henry qui dort déjà.
Nous partons ensuite découvrir le musée open air de Göreme, une ville troglodyte enregistrée au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est un vaste complexe monastique regorgeant d’églises. Il fait très chaud, mais c’est très impressionnant.
Achat d’eau surtaxée et retour à l’auberge. On trouve un petit resto où manger le soir, on a pas vraiment faim mais il faut bien manger puisque le dernier repas pris se trouve être le déjeuner. Je me sens pas très bien… du tout.
En me levant pour aller me coucher sur une banquette à l’intérieur du restaurant, je perds connaissance et tombe dans les bras de Henry qui me rattrape. Avec le serveur, ils me portent a l’intérieur ou je reprends connaissance, sans vraiment comprendre ce qu’il vient de se passer. Coup de chaleur ? Je mange un sachet de sucre mais cela ne change pas grand chose à mon état. Je me force à manger une salade et reste couchée. On rentre bien vite à l'auberge et je me réveille le lendemain en bien meilleure forme.
Le plan de la journée, c'est de visiter une cité souterraine nommée Kaymaklı. il faut sortir de Göreme en bus et après 1h-1h30 de voyage, nous voilà arrivés à destination.
Il semblerait que cette cité comporte 8 étages dont 4 sont accessibles au public. Plusieurs kilomètres de galeries la composent ce qui rend la découverte tardive du site (1964) d'autant plus incroyable. Le plafond est parfois très, très, très bas et les genoux travaillent bien durant la visite. C'est un gigantesque labyrinthe.
Après cette chouette visite, nous rentrons en passant par Nevşehir, qui, contrairement à Göreme, a des magasins vendant des fruits.
Le soir, nous montons sur la colline de Göreme pour admirer le coucher de soleil, bières en main. Nous trouvons ensuite un resto sur trip advisor qui semble très sympa mais qui se trouve à l'autre bout du monde. Après une belle gambée, on trouve enfin cette pépite où nous mangeons un excellent repas avec une magnifique vue sur les lumières de la ville. Nous mangeons plus que de raison et j'insiste pour finir sur des gözleme au chocolat. Un bec-à-bonbons, comme qui dirait. Le ventre bien rempli, le sommeil arrive bien vite.
Le lendemain, on commence la journée en douceur en allant se poser dans un café y bruncher et écrire le blog de mon côté et rédiger un bout de travail de master du sien. On discute des futurs plans de voyage, après la Géorgie ; comme l'Azerbaïdjan est fermé par voie terrestre, l'avion s'impose malheureusement. Nous regardons les prix des billets d'avion depuis la Géorgie ou l'Arménie. New Delhi a beau être loin, c'est moins cher que d'aller en Ouzbékistan... Il y a tellement de possibilités ! L'Inde nous fait envie. Je regarde les conditions d'obtention de visas, pour les suisses, c'est facile, mais pour les ressortissants anglais, il faut passer par l'ambassade. On est loin d'Ankara et pas encore à Tbilissi... Faut encore qu'on réfléchisse à tout ça.
Qu'importe, il est temps de faire une petite marche pour atteindre un point de vue de coucher de soleil qui est apparemment le meilleur de la région. Pour y aller, il faut 1h de marche selon google maps. C'est sans compter le fait qu'on ne veut pas suivre la route prise par les voitures et quads soulevant la poussière. On prend notre propre chemin, inconnu de Georges (mais oui, tu sais, Google maps !), on dévale des jolies pentes de sable et après quelques kilomètres, un chien commence à nous suivre. Le chien semble affamé et ne veut pas nous quitter, sous aucun prétexte. Il marche dans nos jambes et ne nous quittera pas même arrivés au sommet. Arrivés en haut, le spectacle commence. Nous admirons ce magnifique coucher de soleil au dessus de la vallée. Juste superbe.
Le soleil couché, nous devons rejoindre Göreme et choisissons un autre chemin, arbitrairement. Le chien nous suit toujours. Nous arrivons à un bout plus escarpé, il y a des cordes et une échelle. Le chien a trop peur de l'échelle et pousse des cris désespérés de nous voir le quitter. Je suis ravie de cette séparation.
Nous marchons sans trop savoir où, revenons sur nos pas plusieurs fois en arrivant au bord de la falaise et finissons par rejoindre une route empruntée par des voitures...mais n'allant pas vraiment dans la bonne direction. Il fait nuit, malgré les couleurs orangées du ciel sur les lumières de la ville. Devant nous, deux néo-zélandais marchent au bord de la route. Nous faisons vite connaissance et apprenons qu'il sont tout aussi perdus et veulent aussi rejoindre Göreme. Nous sommes à quelques trois kilomètres de la ville. Nous marchons en discutant et finissons par rejoindre une route menant plus directement au village. Une voiture/dolmush en fin de journée de travail s'arrête près de nous. Un des gars à l'avant nous cire "Göreme, Göreme" et nous propose de monter. Nous embarquons avec plaisir et nous faisons reconduire au village par ces deux gars bien joyeux. On leur laisse quand même un billet, même s'ils ne semblaient pas vraiment s'attendre à être payés.
Sacrée aventure que de voir un coucher de soleil !
Nous quittons nos amis kiwis et partons manger un bon resto et boire quelques bières avant de nous coucher pour notre dernière nuit en Cappadoce.
peut que les fruits se trouvent au marché plutôt qu’au supermarché? Ou alors, lês touristes n’en veulent pas…