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Photo du rédacteurLouise Perriard

Sofia et ses Lions

Dernière mise à jour : 19 juil. 2022

Une fois "devient" coutume, le réveil a sonné tôt. C'est d'un pas pressé que nous nous sommes dirigés vers la gare (ndlr: j'ai voulu vous le faire au passé simple, mais je trouvais "dirigeâmes" trop suranné), nous ne manquons toutefois pas de nous arrêter dans un supermarché pour y acheter de quoi survivre d'ici le repas de midi. On a pas vraiment mangé la veille au soir (la faute au train en retard) et nos estomacs nous le reprochent un peu.


Arrivés à la gare, notre nouveau jeu est de trouver notre prochain train. Bien que notre destination suivante, Vidin, ait comme quai de départ le 28, il nous restait encore à le trouver. -"Vidin, Bulgaria ?" -"Da".


Dialogues simples et efficaces, c'est comme ça chez les roumains.


Devinez qui on a retrouvé dans ce train ? Un vieil ami surnommé l'homme mystérieux et sa valise. Toujours aussi bizarre.


Notre bolide ne paye pas de mine, mais il part à l'heure et le restera, et qu'est-ce qu'on lui en est reconnaissant. Plusieurs gares nous séparent de la frontière bulgare, mais qu'est-ce qu'une gare ? Un arrêt de train entre deux champs, dans l'herbe, et rien d'autre à l'horizon, est-ce une gare ? Si oui, nous en avons croisé plusieurs.


De bourgades en bourgades, de champs de blé en champs de blé, notre petit train tagué de parts et d'autres finit par atteindre le terminus ; Vidin.


Les douaniers nous attendent, ils nous demandent nos cartes d'identité. Si vous voyez à quoi ressemblent les crêpes de Pezzi, vous comprendrez ce qu'ils ont fait de tous ces passeports. Leur tour de cartes en main, ils s'en sont allés avec nos précieux documents. Reviendront-ils ? Nous l'espérons.


Une dizaine de minutes plus tard, les douaniers réapparaissent. C'est l'heure de la distribution. "Félix ?" Ce dernier se présente, on lui tend son passeport. Processus rêvé de tout criminel cherchant une nouvelle identité. Nos trésors retrouvés, il est temps de se trouver à manger pour ensuite embarquer dans un dernier train direction la capitale.


Notre expérience des trains était jusqu'à présent la suivante : si dehors il faisait 40 degrés, alors il ferait -40 dans le wagon. On pourrait appeler ça le théorème de la climatisation, mais ne l'appelons pas. Selon toute vraisemblance et d'après des statistiques bien scientifiques (nous avions pris 4 train jusque là), le train pour Sofia serait climatisé et nos doudounes (je n'exagère pas ici, c'est bien ma doudoune que j'ai porté dans les trains précédents) aussi utiles qu'en Antarctique (là par contre, j'exagère un peu, mais pas tant que ça).


Spolier alert (ou "ne gâchez pas le plaisir", selon l'académie française) : il n'y avait pas de clim dans ce train. Mais alors pas du tout.


Avec quelques gouttes de sueurs sur le front, nous entamons cette dernière étape avant notre première vraie destination : Sofia. Dans ce train encore, une jolie poignée de spécimens, dont l'homme-au-regard-flippant. Ce dernier, comme son patronyme l'indique, avait apparemment décidé de nous dévisager aussi longtemps que possible sans détourner le regard. Devinez quoi ? Il était très fort à ce jeu. Ce n'est qu'avec un peu d'entraînement que j'ai pu soutenir son regard pour le voir détourner la tête : une manche perdue.


J'ai deux hypothèses à son propos : ou il n'avait pas l'habitude des étrangers, ce qui n'est pas impossible puisque nous semblions être quasi les seuls à pouvoir revêtir le qualificatif d'étrangers, ou il était dévoyé, ce qui n'est pas impossible non plus.


Plus tard, il a sorti des popcorns, s'est penché sur le côté pour mieux nous regarder lorsque la contrôleuse est passée et a continué son film : nous.


Peu importe.


Les champs de tournesols se succédaient, puis tout a coup, des montagnes sont apparues, laissant deviner l'arrivée vers la capitale.


La sortie du train fut salvatrice. Nous avions perdu beaucoup d'eau, au niveau du dos et du front notamment. Nous étions crevés. L'achat de réservations pour le train d'Istanbul ne m'aida pas à ne pas perdre de l'énergie.


Pas de métro, car pas de BGN (monnaie bulgare, un peu de culture, voyons !), mais nos pieds ne firent pas si mal l'affaire.


J'en avais marre, Valerio aussi, mais un peu moins. On trouvait pas notre réservation et je savais que Veronica nous attendait depuis un moment déjà, en bas de notre hostel ; je ne voulais pas la faire attendre plus


Et tout à coup elle est apparue au milieu de la rue. Google maps en main, elle nous trouva notre logement en 3 petites secondes. Le bâtiment avait franchement une sale gueule, mais promis, la chambre est clean.


Veronica fut notre guide pour la journée, elle nous montra bien sûr d'abord la cour suprême - en sa qualité de juriste - puis nous présenta les lions, symboles de la Bulgarie. On retrouvera ces derniers dans toute la ville. Sofia est une ville magnifique, il suffit de passer par l’Église datant du IVe siècle, par la Cathédrale Alexandre Nevsky, par l’Église russe et par le grand théâtre pour s'en rendre compte. Notre guide nous emmena vers le palais du président et il ne fallut pas attendre une minute pour voir le changement de la garde se dérouler sous nos yeux. Plus classes que les londoniens et une plume sur la tête en guise de couvre-chef de fourrure, les soldats bulgares ont fait leur ronde de cet air sérieux que l'on retrouve sur les visages des gens de l'Est.









Le soleil se couchait sur la capitale et les dernières lueurs du jour se bousculaient pour se retrouver sur nos photos. Nous nous sommes encore baladés puis nous sommes arrêtés nous restaurer et disons-le, nous régaler.


Veronica nous avait promis une magnifique vue depuis le "montagne" au-dessus de la ville. Elle nous conduisit donc en haut de la ville, d'une conduite...bulgare et nous montra le secret le moins bien gardé de la capitale : un spot incroyable qui nous laissait regarder de haut cette ville gigantesque. Joli spectacle.



Une fois de plus, le sommeil nous gagnait, et les douze coups avaient déjà sonné depuis un moment. Elle nous raccompagna dans notre humble demeure et nous donna rendez-vous le lendemain pour continuer son nouveau job : guide.


Au programme du lendemain : direction Plodviv en voiture - car Veronica refuse de nous laisser remonter dans un train Bulgare - pour aller chez Ana qui nous accueille quelques nuits chez elle. L'hospitalité de l'Est n'est pas un mythe.




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7 Comments


mperriard1
mperriard1
Jul 20, 2022

l'homme-au-regard-flippant 😱



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Louise Perriard
Louise Perriard
Jul 20, 2022
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hahhaha tellement

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Yves Perriard
Yves Perriard
Jul 19, 2022

Moi tellement content ici car j'ai réussi à mettre un commentaire ! lol

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Louise Perriard
Louise Perriard
Jul 20, 2022
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hahahha j'adore vos commentaires, ça refait mes journées !

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Yves Perriard
Yves Perriard
Jul 19, 2022

Tellement beau !!!!!

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