Nous partons pour la Vallée Arcoiris ou arc-en-ciel en français. Je ne me sens pas très bien ce matin (j’ai du choper ce qu’avaient Manon et Hugo à Santiago), mais quelques médicaments et c’est reparti ! En chemin, des ânes nous accueillent dans la vallée et tentent -un peu trop à mon goût - de passer leurs têtes par la fenêtre ouverte de la voiture. Portrait photo de très proche en bonus.
Plus loin, ce sont nos premiers lamas qui prennent la pose pour la plus grand plaisir de mon objectif. Ils sont si choux ! Ils ont même des petites boucles d’oreilles (je ne sais pas comment ça s’appelle en lama). Adorables !
NB: j’ai appris que ces boucles d’oreilles signifient en fait la propriété de quelqu’un sur le lama 🦙
On continue notre chemin sur cette piste cahoteuse et arrivons finalement dans la vallée. Des montagnes de toutes les couleurs nous entourent, c’est trop beau ! On se balade sur un petit chemin entre les changements de couleurs de la roche et tombons nez à nez avec un troupeau de lamas. Tous ont l’air plus doux les uns les autres et ça se bouscule pour être sur nos photos (c’est pas vrai, ils bougeaient pas d’un poil).
On se fait un pique-nique vite fait dans la voiture et repartons pour San Pedro, y déguster une glace. Certaines seront plus téméraires que d’autres et goûterons la glace au cactus (d’une couleur étrange) ; bravo Manon. Les classiques fonctionnent aussi, soit dit en passant, et la glace cookies était vraiment délicieuse. Comme quoi, les habitudes ont du bon aussi.
On s’en va ensuite direction la vallée des cactus. Je me sens toute malade et suis prudente lors de notre balade au milieu d’un canyon bordé de cactus. Une rivière coule au milieu et son eau est chaude ! En effet, c’est l’eau des thermes situés plus haut. Je fais demi tour ayant grand besoin de paracetamols et Manon et Hugo me rejoignent peu de temps après. Je me décide à camper dans la voiture étant trop faible pour planter la tente. C’était sans compter le paracetamol qui avait fait effet ! J’étais effectivement en pleine forme (et d’une étrange euphorie qu’Hugo met sur le compte des médicaments, je vois pas de quoi il parle).
Manon nous cuisine une soupe juste pour la malade que je suis (je t’envoie plein d’amour pour ce doux geste Manon) et je me motive à planter la tente, car une nuit sous les étoiles et les cactus, c’est dur à refuser. Je profite d’être encore sous l’effet du médicament pour prendre des photos de nuit, mais la pleine lune n’aide pas mes réglages d’amatrice. Nous sommes à 3200m, joli.
Le lendemain matin, on décampe (littéralement, mais en prenant notre temps) pour monter à 5000m (si, si !). La voiture nous emmène tout la haut (malgré les quelques panneaux « interdiction de passer », « personnel autorisé uniquement » etc. ; l’âme aventurière, c’est aussi braver les interdits !). En fait, c’est qu’il y a une partie du groupe d’observatoires astronomiques de Llano de Chajnanto (don’t fait partie l’ALMA !). Apparement, il faut donc pas trop s’en approcher, mais peu importe, ce n’est pas notre but ! Nous voulons en effet gravir le Cerro Tocco, un sommet à quelques 400m de nous. La voiture galère bien mais nous réussissons à la percher à 5100m grâce au coup de pouce de Manon.
Malheureusement, seul Hugo se sent en forme pour gravir ce 5000m. Manon étant sujette au mal d’altitude et ma personne étant toujours malade ; nous restons dans la voiture en attendant qu’Hugo nous retourne de son expédition, et qu’elle expédition ! Il revient en effet une heure trente plus tard tout congelé. Il est monté très vite, et apparemment descendu tout aussi vite, étant mal équipée contre le froid des Andes. Il a de quoi être fier de son ascension! Nous on étaient ravies de ne pas être montées voyant comme il tremblait dans la voiture suite au froid.
Nous sommes ensuite rentrés au camping pour quelques jours de descanso (repos !), Manon avait toutefois encore une dernière tâche difficile, celle d’aller rendre la voiture. Elle a vécu plein de péripéties qu’elle vous racontes mieux que moi, mais elle a fini par rentrer le soir. Même pas besoin d’utiliser l’assurance de la voiture sur ces cinq jours de piste ; médaille d’or à mes deux champions conducteurs.
Au camping, on retrouve les têtes connues, rencontrées dans la semaine : des françaises en voyage sac-à-dos accompagnée cette semaine de Mike, un Gruérien (!). Premier Suisse rencontré en Amérique du Sud. Je retrouve aussi des cyclistes à perte de vue : un couple de français sur-motivé, un couple de hongrois, un autrichien, un espagnol et un autre cycliste arrivé aussi vite que reparti.
Voilà plus d’une semaine que je me tâte à faire la route des lagunes. J’ai peur de revivre mon expérience peu agréable des montagnes argentines, mais l’envie de découvrir la Bolivie désertique à deux roues prend le dessus. Je discute avec les cyclistes et trouve des motivés. Le couple de français veut repartir le lendemain, c’est trop tôt pour moi. Je dois me remettre de ma maladie et me préparer pour cette grosse aventure (courses, plan, monnaie…). En discutant avec les hongrois, on se rend compte qu’on a la même idée de ce que l’on veut faire sur la route des lagunes. On se met d’accord : on la fera ensembles. On est les trois pas très chaud à se faire les 2000m de dénivelé sur 20km et on décide de trouver une solution pour le faire motorisés.
L’autrichien, quant à lui, veut se faire la montée et part un jour avant nous. Peut-être nous retrouverons-nous ?
Mon couple de hongrois préféré nous trouve par hasard un taxi qui est arrangé pour le lendemain matin. Je pars faire des courses pour 6 jours de nourriture et deux jours d’eau dans le désert. C’est un vrai challenge de mettre tout ça sur le vélo ! Je me fabrique des porte bouteille pour toute cette eau à transporter. Le matin venu, je dis au revoir à Manon et Hugo en espérant les recroiser en Bolivie ; qu’est-ce que c’était cool cette semaine ensemble !
PS: Alba est de retour de chez le médecin et elle est en pleine forme !
Très contente de savoir que toi et Alba (tu me permettras cette formule hors des règles de la politesse!) êtes en forme 😊